Les voyages du savoir
du 26 au 30 septembre 2022
Une mâchoire, un fémur, un os pariétal et des ossements par milliers… le site d’Atapuerca est une mine d’or pour les paléontologues qui depuis des décennies exhument des spécimens rares qui permettent d’écrire – voire de réécrire – l’histoire de notre humanité.
Comme nous l'explique Yves Coppens c'est dans ce lie unique qu’évolua le plus ancien humain connu d’Europe de l’Ouest (Homo antecessor, plus d’un million d’années), ancêtre possible des néandertaliens. C’est même ici que fut commis le premier meurtre recensé de notre histoire, dont les stigmates sont encore décelables sur les restes d’un crâne ! Quel privilège que de pouvoir arpenter ce site – qui est loin d’avoir encore livré tous ses secrets - en compagnie des guides exceptionnels que sont Yves Coppens et Jean-Michel Geneste ! Qui, mieux que ces deux spécialistes de renommée mondiale, pourraient en effet nous éclairer sur les multiples découvertes réalisées sur le terrain et aussi sur les trésors que contient le Musée de l’évolution humaine, le plus grand centre dédié à ce thème en Europe ? En leur compagnie, nous décrypterons aussi tout le bestiaire de la plus célèbre des grottes ornées d’Espagne, à Altamira, « l’autre Sixtine de la préhistoire » comme la définit Jean-Michel Geneste.
Que la magie des ocres opère !
Carole Chatelain
Directrice de la rédaction de Sciences et Avenir la Recherche
qui vous accompagnera au cours de ce voyage.
Paléoanthropologue, directeur de recherche au CNRS et au MNHN, il travaille au Musée de l’Homme. Son domaine de prédilection concerne les caractéristiques internes du crâne des fossiles. Il est responsable d'un projet scientifique dénommé PaleoBRAIN qui a pour objectif de mieux caractériser le cerveau des humains préhistoriques. Au delà de ses travaux de recherche, il s'adonne à la diffusion des connaissances scientifiques par des médias divers.
Les sites préhistoriques, désormais fameux, d’Atapuerca ont été découverts à l’occasion du creusement d’une tranchée pour une ligne de chemin de fer (1896, 500m de long sur 20m de profondeur) destinée à relier Burgos à des mines de charbon. Mais ce n’est qu’à partir de 1976 que la Paléontologie va s’en mêler. Cette année là, en effet, le paléontologue Emiliano Aguirre est appelé sur place par un ingénieur des mines à la suite de la découverte d’ossements d’Ours des Cavernes et d’un fossile humain. Les premières fouilles seront alors ouvertes en 1978 et elles ne cesseront plus, un trio de paléontologues, Juan-Luis Arsuaga, Jose- Maria Bermudez de Castro et Eudald Carbonnel, ayant pris à partir des années 1990 le relais d’Emiliano Aguirre. Ces fouilles ont conduit à la découverte, dans trois sites principaux, Sima del Elefante (1.220.000 ans), Gran Dolina (800.000 ans) et Sima de los huesos (340.000 ans), d’un nombre considérable de restes humains fossiles (de 2 individus dans le premier site, 6 dans le deuxième et 28 dans le troisième), et bien sûr des outillages de ces Hommes et des restes de faune et de flore de leurs environnements. J’éviterai d’évoquer toutes les hypothèses d’attribution de ces restes à différentes espèces humaines et leurs débats (dont la création à Gran Dolina d’une nouvelle espèce, Homo antecessor), en proposant le scénario suivant : à partir d’une forme nord-africaine d’Homo erectus, une petite population passa le détroit de Gibraltar et se développa sur le continent européen. Par dérive génétique, due à son isolement, d’Homo erectus elle s’est faite Homo neandertalensis. Toutes ces extraordinaires collections sont conservées et exposées au superbe Musée de l’Evolution humaine, à Burgos. Quant aux sites, classés au patrimoine de l’Unesco en 2000, ils sont toujours en cours de fouilles.
Y.C.
Conservateur général du patrimoine, directeur honoraire
du Centre national de Préhistoire et rattaché à l’UMR
PACEA à l’université de Bordeaux.
Archéologue du
Paléolithique il s’est attaché à l’étude, la conservation et
la gestion des sites d’art rupestre dont Lascaux et Chauvet.
Il a été responsable de l’équipe de recherche de la grotte
Chauvet à la suite de Jean Clottes jusqu’en 2017
Altamira, l’autre Sixtine de la préhistoire.
Les peintures d'Altamira ont été découvertes en 1879 par Marcelino Sanz de Sautuola alors accompagné de sa fille Maria âgée de huit ans. Cette grotte fut ainsi la première grotte ornée abritant des peintures d’âge paléolithique qui ait été identifiée et publiée. Sa reconnaissance officielle fut cependant retardée par le scepticisme ambiant et il fallut attendre la découverte des grottes de La Mouthe, Font de Gaume et Les Combarelles pour que l’ancienneté paléolithique d’Altamira soit reconnue en 1902 à la suite de la publication par Emile Cartailhac d’un article décisif « Mea culpa d’un sceptique », ouvrant ainsi l’ère de la recherche préhistorique.
Les oeuvres peintes et gravées qu’elle contient sont contemporaines du Magdalénien soit plus précisément du 16e millénaire avant le présent.
La grotte d’Altamira partage avec Lascaux un exceptionnel prestige artistique et une très longue période d’ouverture au public mais aussi des problèmes de conservation dus à des déséquilibres climatiques consécutifs à cette fréquentation. Ces derniers expliquent la proximité de pensée et de préoccupations patrimoniales qui rapprochent les équipes de conservation de ces deux célèbres cavités. J’ai souvent fait appel à l’expérience de mes collègues conservateurs d’Altamira au cours de ma carrière et vice versa.
Bien qu’elle soit aujourd’hui fermée au public pour des raisons de conservation, Altamira bénéficie d’une copie du principal plafond peint qui est présentée au sein du Musée d’Altamira à Santillana del Mar près de Santander.
L’art préhistorique de Cantabrie est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO sous la forme d’un ensemble de 16 grottes ornées situées autour d’Altamira.J-M.G
Rédactrice en chef adjointe de Sciences et Avenir-La Recherche
Du 26 au 30 septembre 2022
11h45 : rendez-vous à l’aéroport de Bilbao (pour les personnes qui souhaiteraient venir en avion, nous vous proposerons un vol Transavia Paris Orly – Bilbao)
A l’arrivée, récupération des bagages et route pour Burgos (176 km)
Déjeuner en cours de route. L’après-midi sera consacrée à la visite de la ville de Burgos. Souvent considérée comme la capitale gothique de l’Espagne Burgos fut le foyer spirituel de la Reconquista. En compagnie d’un guide local, promenade dans la vieille ville et visite de la cathédrale Santa Maria de Burgos (Patrimoine mondial Unesco) où repose la dépouille de Rodrigo Diaz de Vivar, surnommé le Cid Campeador, qui mena guerres et coups de main contre les maures. Troubadours, poètes et plus tard Corneille lui assurèrent une renommée légendaire. Puis découverte de la basilique San Nicola de Bari qui abrite un admirable retable-sépulcre, chef-d’oeuvre de l’atelier de Cologne du XVIe siècle.
Installation à l’hôtel.
Conférence d’Antoine Balzeau.
Dîner et nuit.
Après le petit déjeuner, départ pour Atapuerca, à une vingtaine de kms, l’un des sites paléontologiques les plus importants d’Europe.
Découverte de ce joyau de l’archéologie classé au Patrimoine mondial de l’Unesco en 2000. Les grottes de la Sierra d’Atapuerca contiennent de riches vestiges fossiles des premiers êtres humains à s’installer en Europe depuis près d’un million d’années jusqu’à notre ère. Elles constituent une réserve exceptionnelle de données dont l’étude scientifique fournit des renseignements inestimables sur l’aspect et le mode de vie de ces lointains ancêtres de notre espèce. Visite des fouilles qui nous ont amené à repenser l’évolution de notre espèce, apportant une nouvelle vision à notre “arbre généalogique” , et du Centrecd’Archéologie Expérimentale (CAREX) pour comprendre l’évolutioncdes innovations technologiques à travers l’histoire de l’humanité (processus de fabrication et d’utilisation d’outils, de cabanes, de tissus, de céramiques ou d’oeuvres d’art).
Déjeuner en cours d’excursion.
L’après-midi, visite du Musée de l’évolution humaine qui abrite les principaux fossiles découverts à Atapuerca. Un voyage dans le temps qui explore la relation entre l’humain et la nature. Retour à l’hôtel en fin d’après-midi.
Conférence d’Antoine Balzeau.
Dîner et nuit.
Après le petit-déjeuner départ matinal en autocar en direction de Puente Viesgos pour visiter les grottes de Monte Castillo, un complexe de quatre grottes, ajouté à la liste du Patrimoine de l’Humanité de l’UNESCO en 2008 : El Castillo, Las Monedas, Las Chimeneas et La Pasiega dont seules des deux premières peuvent être visitées. Notre découverte commencera par la Cueva del Castillo découverte en 1903 qui abrite près de 300 peintures
dont de nombreuses représentations animales (chiens, chèvres, chevaux, cerfs, bisons et mammouths), des mains en négatif et des signes. La visite se fait par groupes de 6 personnes. Puis ce sera la Cueva de Las Monedas, découverte en 1952. Il s’agit de la grotte la plus longue de toutes celles de la zone du Monte del Castillo. Seuls 160 de ses quelques 800 mètres sont visitables, mais le parcours offre un merveilleux spectacle de stalactites,
stalagmites, colonnes et coulées multicolores. Les peintures, qui se concentrent dans une petite salle latérale, sont composées d’ensembles aux signes divers et de 17 figures animales datant d’environ 10 000 ans av. J.-C.
Après les visites route en autocar jusqu’à Santillana del Mar et installation à l’hôtel Museo Los Infantes.
Conférence de Jean-Michel Geneste.
Dîner et nuit.
Départ en autocar pour Altamira et la visite de la réplique de la célèbre Grotte.
Altamira est le premier site où l’on ait découvert les manifestations de l’art rupestre du paléolithique. En 1879 cette découverte remettait en cause certaines idées scientifiques de l’époque et faisait naître les polémiques, jusqu’à la mise en question de l’authenticité des oeuvres. Le site original ne pouvant plus être visité sauf rares exceptions a fait l’objet en 1979 d’une réplique reproduisant la grotte dans son état d’origine. Dans sa forme et ses dimensions, elle recrée l’architecture naturelle de la grotte d’Altamira, l’espace souterrain tel qu’il était pendant le Paléolithique Supérieur, il y a 14 000 ans.
Après le déjeuner nous nous rendrons à Santander (30 km) pour visiter le Musée de préhistoire et d’archéologie qui offre, avec une scénographie moderne, une rétrospective sur l’histoire de la Cantabrie. Au cours de cette visite privilégiée nous nous intéresserons bien entendu plus particulièrement à la période entre le Paléolithique Supérieur et l’âge de fer…
Conférence de Jean-Michel Geneste.
Dîner et nuit.
Route pour Bilbao (124 km). Visite guidée du célèbre Musée d’art moderne Guggenheim dont l’architecture d’avant-garde du XXe siècle particulièrement innovant fut à l’époque un véritable événement. C’est à lui seul une oeuvre d’art due à l’architecte californien Frank O. Gehry. Nous y verrons les oeuvres de la collection permanente, tel le célèbre Snake de Richard Serra.
Après le déjeuner à la cafétéria du musée nous rejoindrons l’aéroport (40 mn).
Pour les personnes avec transport aérien, nous vous proposerons le vol Transavia pour Paris à 16h45, arrivée 18h45
Supplément chambre individuelle : 160 €
PRIX ET CONDITIONS – MODALITÉS DE RÈGLEMENT :
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